Le PDAT identifie des espaces d’action correspondant à des territoires fonctionnels intégrant au moins un Centre de développement et d’attraction (CDA).
L’identification et la délimitation d’un espace d’action ont été réalisées en tenant compte des caractéristiques communes, des liens fonctionnels et des limites communales existant en son sein, mais aussi et surtout sur la base d’une vision d’ensemble cohérente qui lui est spécifiquement dédiée. Pour les communes qui sont à cheval sur deux espaces d’action et pour lesquelles il n’est pas possible de délimiter clairement les liens fonctionnels, il a été décidé de les affecter aux deux espaces d’action concernés. De fait, la notion ou définition d’« espace d’action » se distingue de celle de « typologie de l’espace » et ne doit pas être interprétée en tant que délimitation stricte. D’ailleurs, c’est dans le cadre des échanges à mener avec les communes et les acteurs concernés qu’il s’agira de déterminer une délimitation plus précise.
Au sein de ces espaces d’action, le PDAT préconise de définir à l’échelle intercommunale, voire transfrontalière si la situation l’exige, une stratégie territoriale partagée transposant et approfondissant les objectifs et la stratégie du PDAT.
Compte tenu des objectifs du PDAT ainsi que du rôle et des fonctions d’un CDA, il est primordial que les stratégies développées pour et par les espaces d’action définissent des visions territoriales partagées qui concernent plusieurs éléments : l’organisation des services et des équipements publics, la planification de la mobilité, le développement urbain et la consommation du sol ainsi que l’environnement. Les objectifs du PDAT peuvent ainsi être déclinés et précisés au niveau local dans le cadre d’un processus multiniveau associant l’ensemble des acteurs compétents, y compris les citoyens.

Les enjeux et des défis suivants ont été identifiés pour les agglomérations :
- Préparer davantage les espaces urbains et périurbains aux effets du changement climatique en préservant, restaurant et améliorant la trame verte et bleue inter- et intra-urbaine.
- Reconvertir les zones monofonctionnelles, les vastes surfaces artificialisées et les friches industrielles et privilégier une reconstruction de la ville sur la ville pour réduire la pression sur les espaces non encore artificialisés et les zones vertes, et atteindre ainsi l’objectif de réduction de l’artificialisation du sol.
- Renforcer le transport en commun et promouvoir la mobilité active.
- Reconsidérer l’organisation urbaine en valorisant les complémentarités et les mixités des fonctions afin de réduire les besoins en déplacements.
- Définir le juste équilibre entre protection et utilisation des espaces verts, notamment à des fins de loisirs.
Les enjeux des espaces ruraux sont multiples et varient en fonction des contextes géographiques, mais plusieurs grandes thématiques se dégagent :
- Renforcer l’armature urbaine pour contrecarrer la croissance diffuse des dernières décennies et pour renforcer une masse critique qui permettra le maintien des services de proximité.
- Maintenir l’attractivité des communes endogènes en matière de qualité de vie, en créant une offre de logements multigénérationnels, des services publiques accessibles à tous, un accès à l’éducation, au soins médicaux et à la culture, ainsi que la mise en valeur du patrimoine bâti et paysager.
- Maîtriser le développement de l’urbanisation : promouvoir une utilisation rationnelle du sol afin de freiner les effets négatifs sur la biodiversité, le cycle de l’eau et l’agriculture ainsi que la fragmentation des paysages.
- Préserver les spécificités et les identités des territoires ruraux pour contrecarrer l’uniformisation du cadre de vie.
- Renforcer l’économie locale grâce à un développement d’activités spécifiques au contexte rural des communes.
- Organiser les transports en publics de manière efficiente et améliorer la mobilité active pour faciliter la vie quotidienne des habitants.
- Protéger les espaces à haute qualité environnementale.
Espace d'action Réiden an Ëmland
L’espace d’action « Réiden an Ëmland » tel que proposé par le PDAT est composé de communes à développement endogène Beckerich, Ell, Groussbus-Wal, Mertzig, Préizerdaul, Rambrouch, Saeul, Useldange, Vichten et du CDA d’importance régionale de Redange-sur-Attert.
L’espace d’action comprend les neuf communes-membres du syndicat intercommunal « De Réidener Kanton », ainsi que la commune de Mertzig.
L’espace d’action « Réiden an Ëmland » se caractérise par son caractère encore largement rural et par un développement sous forme de périurbanisation relativement homogène des communes. L’enjeu consiste à redynamiser les centres des villages et à maintenir une offre commerciale et de services adéquate dans les localités centrales, tout en préservant le patrimoine identitaire villageois. Le PDAT préconise une coordination transfrontalière plus poussée en termes de développement territorial ainsi qu’une collaboration transfrontalière visant à surmonter des obstacles potentiels, notamment dans les domaines administratif et juridique, par la réalisation de projets concrets, afin de favoriser l’atteinte d’une masse critique et de synergies potentielles. Parmi les défis majeurs transversaux figure le soutien à la transition écologique du territoire, qui passe entre autres par la promotion et la production d’énergies renouvelables.
Forme de coopération actuelle
Une convention de coopération territoriale État-syndicat « De Réidener Kanton » a été signée en 2022 entre le syndicat et le Département de l’aménagement du territoire. Les signataires de la convention s'engagent à la réalisation conjointe d’une stratégie de développement (vision territoriale) « De Réidener Kanton » aux horizons 2035 et 2050.
En termes de gouvernance, cette convention crée un comité de concertation composé des membres du Bureau du syndicat et du ministre ayant l’Aménagement du territoire dans ses attributions. La convention retient que l’ensemble des acteurs locaux (population civile, acteurs économiques et sociétaux, etc.) sera également activement associé au processus. Les projets directeurs à initier, accompagner, coordonner et réaliser seront définis, précisés et mis à jour d’un commun accord au niveau d’un programme de travail pluriannuel.
Partenaires pour la période de 2022 à 2026 :
- l’État du Grand-Duché de Luxembourg représenté par le ministre ayant l’Aménagement du territoire dans ses compétences
- le syndicat intercommunal « De Réidener Kanton »

Le syndicat intercommunal « De Réidener Kanton » a été fondé dès 1990 et s’est depuis établi comme organe pour la coopération intercommunale pour le canton. Le syndicat regroupe aujourd’hui les communes de Beckerich, Ell, Grosbous-Wahl, Préizerdaul, Rambrouch, Redange, Saeul, Useldange et Vichten, ce qui représente une population de 21.138 personnes (au 01.01.2024).
Les statuts du syndicat « De Réidener Kanton » prévoient parmi ses objectifs « de rehausser l’attractivité du canton de Redange en améliorant les conditions d’existence et la qualité de vie de sa population » et « de préserver les activités traditionnelles du canton selon sa vocation agricole, artisanale, commerciale ainsi que de promouvoir son développement dans les domaines économique, social, culturel, éducatif et touristique, le tout dans le respect de l’environnement naturel et bâti existant et dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire mise en œuvre aux échelons national, régional et communal ».
Stratégie de développement
La Vision Territoriale « De Réidener Kanton » contribue à mettre en œuvre les principes du PDAT dans le canton de Redange.

Le processus d’élaboration, lancé en mai 2022, comporte plusieurs étapes :
Espace d'action Éislek
L’espace d’action « Éislek » tel que proposé par le PDAT comprend les communes de Boulaide, Clervaux, Esch-sur-Sûre, Goesdorf, Kiischpelt, Lac de la Haute-Sûre, Parc Hosingen, Putscheid, Tandel, Troisvierges, Vianden, Weiswampach, Wiltz, Wincrange et Winseler.
Cet espace compte trois CDA d’importance régionale : Clervaux, Wiltz et Vianden. Les autres communes sont définies comme communes endogènes.
Également appelé les Ardennes luxembourgeoises, l’Éislek se présente comme un haut plateau dont la partie centrale et sud est largement entrecoupée de vallées profondes, tandis que sa partie nord-ouest est moins accidentée. L’eau marque profondément cet espace d’action, un fait souligné par la présence du lac artificiel de la Haute-Sûre, créé entre 1953 et 1958 avec le barrage d’Esch-sur-Sûre, qui constitue le réservoir d’eau potable le plus important pour le Grand-Duché de Luxembourg en assurant l’alimentation d’environ 80 % de la population luxembourgeoise.
Grâce à ce lac, qui fait également office de zone de détente et de loisirs, et au riche patrimoine naturel dont il bénéficie, l’Éislek attire des touristes de toute la Grande Région voire au-delà. En outre, le nord de l’espace d’action « Éislek » est marqué par le triangle frontalier entre le Luxembourg, l’Allemagne (Land de Rhénanie-Palatinat) et la Belgique (Wallonie au Sud et Communauté germanophone de Belgique au Nord). Cet espace d’action se caractérise donc par un grand nombre d’interactions et de liens fonctionnels avec les pays voisins : travail frontalier, pratiques d’achat et de tourisme, entre autres.
Forme de coopération actuelle
En termes de coopération territoriale intercommunale, cet espace d’action abrite deux parcs naturels, à savoir le Parc naturel de l’Our et le Parc naturel de la Haute-Sûre.
La convention de coopération territoriale « Wooltz et alentours » a été signée en 2025 entre le Département de l’aménagement du territoire, le Syndicat pour l'aménagement et la gestion du parc naturel de la Haute-Sûre et les communes de Boulaide, Esch-sur-Sûre, Goesdorf, Lac de la Haute-Sûre, Wiltz et Winseler. [SK1] Les signataires de la convention s'engagent à la réalisation conjointe d’une stratégie de développement (vision territoriale) aux horizons 2035 et 2050.
Partenaires pour la période de 2026 à 2029 :
- l’État du Grand-Duché de Luxembourg représenté par le ministre ayant l’Aménagement du territoire dans ses compétences
- les communes de Boulaide, Esch-sur-Sûre, Goesdorf, Lac de la Haute-Sûre, Wiltz et Winseler
- le Parc naturel de la Haute-Sûre
Stratégie de développement
La vision territoriale « Wooltz et alentours » contribuera à mettre en œuvre les principes du PDAT dans l’espace d’action Éislek. Le processus d’élaboration de la vision territoriale sera lancé en 2026 et comportera plusieurs étapes. Un diagnostic territorial a déjà été réalisé pour l’ensemble de l’espace d’action Éislek.