Organisé dans le cadre de la présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région, Jean-Marie Halsdorf, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, a participé le 17 février 2009 à un séminaire transfrontalier ayant eu pour objectif, d’une part, d’analyser le rôle que peuvent jouer les parcs naturels dans le développement des espaces ruraux et, d’autre part, de dégager des synergies et des stratégies communes transfrontalières en vue d’assurer un développement socio-économique durable de ces espaces vitaux.
Dans son intervention, le ministre a relevé que la Grande Région est géographiquement enclavée par des anciens massifs montagneux la mettant ainsi en partie à l’écart des axes principaux des pôles de développement économiques européens. La structure spatiale de l’espace de coopération transfrontalière présente une forte diversité : d’une part, elle est formée par une structure urbaine polycentrique basée sur un tissu urbain de villes moyennes en partie largement saturées et, d’autre part, elle connaît certains espaces ruraux en cours de désertification. Cette diversité donne ainsi lieu à un déséquilibre structurel certain qu’il est opportun d’amenuiser dès à présent.
C’est pourquoi, le ministre a fortement apprécié l’initiative de lancer, dans le cadre d’un projet INTEEREG IVA Grande Région, la mise en place d’un réseau des parcs naturels de la Grande Région dont le but réside précisément en un renforcement du rôle des parcs naturels en tant qu’acteurs dans la construction de la coopération transfrontalière dans les espaces ruraux et la mise en œuvre d’une politique de développement durable pour les habitants.
Concernant le Grand-Duché de Luxembourg, le bilan des deux parcs naturels luxembourgeois est positif même si leur histoire est encore récente puisque le parc naturel de la Haute-Sûre à été créé en 1999 et celui de l’Our en 2005.
Le ministre a souligné que les atouts des parcs naturels se répercutant sur les régions concernées ne sont pas seulement de protection de l’espace rural. En effet, le parc naturel forme une plate forme d’échange et de concertation contribuant de par son approche multidisciplinaire à la création de synergies et de plus-values dans l’intérêt de toute une région donnant ainsi lieu à une forte intégration régionale. Par ailleurs, le statut du parc naturel constitue une image de marque forte et positive permettant aux régions concernées de mieux se positionner dans le domaine du tourisme, d’améliorer leur visibilité et de construire une identité commune. Finalement, l’instrument du parc naturel permet de créer des réseaux d’acteurs locaux, régionaux et transfrontaliers pouvant donner lieu à la mise en place de projets communs dans différents domaines tels que la protection de l’eau, la valorisation du patrimoine naturel ou encore le maintien et le partage de la mémoire des lieux.
La présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région, ayant retenu comme thème principal l’espace, à savoir le développement territorial et la planification territoriale tant de l’espace urbain que de l’espace rural, soutient le rôle important que peuvent et doivent jouer les parcs naturels dans le développement régional des espaces ruraux. D’autant plus que, au vu des récentes évolutions communautaires en matière de développement territorial, la notion de cohésion territoriale, expression politique évoluée et moderne de l’aménagement du territoire européen, figurera dans le traité de Lisbonne, à côté de la cohésion économique et sociale, en tant que pilier politique d’une cohésion intégrée à l’échelle de l’Union européenne. En outre, la cohésion territoriale étant également un défi particulier pour les régions frontalières, le Grand-Duché de Luxembourg a saisi l’opportunité donnée par la Commission européenne dans le cadre de sa consultation publique concernant le Livre vert sur la cohésion territoriale : Faire de la diversité territoriale un atout de rédiger avec les entités partenaires de la Grande Région un avis conjoint en la matière. Ainsi, cet avis est un témoignage supplémentaire de la forte volonté des entités partenaires de la coopération transfrontalière à aborder désormais ensemble les questions territoriales tant urbaines que rurales.
Jean-Marie Halsdorf a clairement souligné que les objectifs de la présidence luxembourgeoise visant la consolidation du positionnement de la Grande Région en Europe et le renforcement de sa cohésion interne ne peuvent pas être atteints en se focalisant uniquement sur les villes mais doivent également prendre pleinement conscience des régions rurales et de leurs potentiels. Il est donc indispensable de mieux tirer parti des complémentarités entre villes et campagnes et de valoriser les ressources spécifiques de ces territoires ruraux dont la finalité pourrait consister à créer des pôles d’excellence rurale transfrontaliers.
La situation de départ est favorable à la valorisation des parcs naturels pour la création de pôles d’excellence rurale transfrontaliers puisque chaque entité partenaire de la Grande Région dispose effectivement de un ou de plusieurs parcs naturels et que la majeure partie de ces parcs se situe souvent à la frontière d’une voire même de plusieurs entités membres renforçant ainsi leur caractère transfrontalier.
Aussi, les parcs naturels peuvent être considérés comme étant des laboratoires ou des cellules de créativité favorisant le développement de projets innovants de développement durable permettant de promouvoir davantage l’image de marque de toute une région et donc d’accroître sa visibilité tant interne qu’externe. Ceci étant vrai tant au niveau national qu’au niveau grand régional.
Finalement, le ministre a souligné que les parcs naturels peuvent jouer, notamment au sein du réseau transfrontalier, un rôle de catalyseur pour l’émergence de pôles d’excellence rurale transfrontaliers et que les parcs eux-mêmes ont le potentiel nécessaire pour devenir à terme l’épine dorsale de ces pôles dans la Grande Région.
L’intervention du ministre a été suivie par une présentation de bonnes pratiques des parcs naturels de la Grande Région. A l’aide d’exemples concrets, cette présentation a témoigné de la variété des thématiques abordées par les parcs.
L’après-midi, une table ronde réunissant des représentants politiques de la Grande Région a mis en évidence les attentes des pouvoirs publics à l’égard des parcs naturels. Aussi, les participants ont souligné, entre autres, le caractère intégratif de l’action des parcs naturels ainsi que leur plus value économique évidente notamment dans les domaines du tourisme et de la promotion des produits régionaux favorisant le développement socio-économique de tout un territoire.