La première publication « Des cartes et des chiffres » porte sur la « Couverture et utilisation du sol au Grand-Duché de Luxembourg » : elle explique et décrit la couverture, l’utilisation, l’artificialisation et l’imperméabilisation du sol du pays. Il en ressort que depuis 1999, 5.000 m2 de sols naturels sont en moyenne artificialisés par jour au Luxembourg pour les activités humaines, dont notamment le logement, le commerce et l’économie, les infrastructures et les espaces verts. Tous les espaces artificialisés ne sont pas forcément imperméabilisés : sur les 5.000 m2 (0,5 ha) artificialisés par jour, la moitié est donc en moyenne imperméabilisée.
Le sol luxembourgeois est plus qu’ailleurs une ressource rare qui doit être gérée avec le plus grand soin
Il est fondamental pour le Département de l’aménagement du territoire de comprendre la dynamique de l’utilisation actuelle du sol et ainsi permettre de guider son utilisation à l’avenir. C’est pourquoi le département a investi dans une meilleure analyse des données y relatives: en réévaluant celles disponibles depuis 1999 et en lançant, depuis 2015, de nouvelles analyses régulières de qualité supérieure grâce aux avancées technologiques. Cette démarche répond à la volonté de garantir les objectifs d’une politique de l’aménagement du territoire anticipative, durable et résiliente au service des citoyens et de leur qualité de vie.
À partir des données scientifiques récoltées – basées notamment sur des ortho-photographies de haute résolution – et de l’analyse factuelle menée par le Département de l’aménagement du territoire dans le cadre des missions de l’Observatoire du développement spatial, la publication regroupe ainsi un ensemble d’indicateurs sous forme de cartes, de graphiques et de tableaux permettant une meilleure compréhension du développement spatial au Luxembourg. D’emblée, il est à relever aussi que les données relatives au sol du Luxembourg ne peuvent faire l’objet d’une comparaison avec celles de pays de taille supérieure, telles que celles des pays voisins.
Pour le ministre de l’Aménagement du territoire Claude Turmes « Veiller à une utilisation rationnelle du sol est d’autant plus important dans un pays d’une superficie de 2 586 km², où la préservation du sol revêt une importance majeure. Il doit être géré avec le plus grand soin car il constitue notre patrimoine national et notre héritage pour les générations à venir. Cette attention toute particulière envers cette ressource constitue la pierre angulaire des réflexions menées lors de l’élaboration du projet de Programme directeur d’aménagement du territoire 2023, qui se trouve actuellement dans sa phase de consultation ».
Couverture et utilisation du sol
- Couverture du sol - répondre aux questions liées au scellement du sol et évaluer les surfaces occupées
La notion de couverture des sols renvoie à la description physique de l’espace, c’est-à-dire à l’occupation (bio)physique observée de la surface terrestre. Plusieurs catégories biophysiques y sont différenciées : les zones de végétation (arbres, buissons, champs etc.), les sols nus, les surfaces dures (bâtiments, routes etc.), les surfaces humides et les plans d’eau. Il permet en outre de répondre aux questions liées au scellement du sol ainsi que d’évaluer les surfaces occupées par des bâtiments, d’autres surfaces bâties, les arbres et buissons, l’herbe, le sol nu et l’eau.
- Utilisation du sol - visualiser la finalité socio-économique des surfaces
Les données décrivant l’utilisation du sol permettent de visualiser et d’extraire des statistiques relatives à la finalité socio-économique des surfaces. Les unités cartographiques minimales sont moins précises que pour la couverture du sol. Les surfaces artificialisées sont classifiées suivant leur fonction (résidentielle, industrielle, commerciale, agricole, récréation etc.) et peuvent englober la taille d’un quartier. Concernant les surfaces forestières, seules les forêts d’une certaine taille sont identifiées en tant que telles lors des analyses de l’utilisation du sol.
4,69 % (12.159 ha) de la surface du pays est utilisé par l’habitat, c’est-à-dire que plus d’un tiers de l’ensemble des surfaces artificialisées est utilisé par le résidentiel. 0,61 % (1.585 ha) du pays est occupé par les installations agricoles, 1,20 % par le commerce et l’industrie, 0,13 % par des zones urbaines inutilisées et des friches industrielles et 0,50 % par les installations sociales, militaires, culturelles et autres. Les installations publiques utilisent 0,56 % du territoire, les sports et loisirs 0,46 %, les infrastructures techniques 0,27 %.
3,73 %, soit 9.670 ha sont dédiés aux infrastructures de transport (routier, ferroviaire, aéroportuaire et portuaire), ce qui correspond à 29,9 % de toutes les surfaces artificialisées. Les 0,3 % du terrain national classés comme chantiers sont également considérés comme artificialisés. Les routes principales occupent 2,09 % (5.410 ha) du pays, la surface pour les routes rurales correspond à 1,16 % (3.002 ha) du pays. Il ne s’agit pas que de surfaces scellées mais aussi de surfaces naturelles imperméabilisées par les véhicules y circulant.
Concernant les surfaces non artificialisées, il en résulte que 35,65 % de la superficie nationale sont occupés par des forêts et 1,86 % par des surfaces naturelles, qui englobent toutes les surfaces naturelles non sylvicoles ou agricoles (voir annexe 2). Environ la moitié de la surface du pays est exploitée par l’agriculture (49,59 %, 128.595 ha). Un peu moins de la moitié de cette surface (44,68 %) est constituée de terres arables qui sont labourées, un peu plus de la moitié étant des prairies (52,05 %) et le reste étant quelques cultures spéciales comme les vignobles ou vergers (3,27 %).
Dynamique d’artificialisation du sol au Luxembourg
Les surfaces artificialisées reposent sur la notion et des données d’utilisations des sols : elles incluent les sols bâtis à usage d’habitation ou à usage commercial, les sols revêtus ou stabilisés (routes, voies ferrées, aires de stationnement, ronds-points, etc.), et d’autres espaces non construits mais fortement modelés par l’activité humaine (chantiers, carrières, mines, décharges, etc.). Cette catégorie inclut également des espaces « verts » artificialisés (parcs et jardins urbains, équipements sportifs et de loisirs, etc.). La dynamique d’artificialisation du sol est calculée en croisant deux jeux de données sur l’occupation du sol pour deux périodes définies.
Pour la période de 2007 à 2018, la consommation du sol totale est de 1.865 ha, ce qui correspond en moyenne à 170 ha par an, soit 0,46 ha par jour.
Pour la période de 1999 à 2007, la consommation du sol totale était de 1.386 ha avec en moyenne une consommation de 173 ha par an, soit 0,5 ha par jour.
Tous les espaces artificialisés ne sont pas forcément imperméabilisés
- Imperméabilisation du sol – 6,8 % du sol est imperméabilisé en 2018
Les surfaces imperméabilisées reposent sur la notion et des données de couverture des sols. L’imperméabilisation désigne le recouvrement permanent d’un terrain et de son sol par un matériau artificiel imperméable (asphalte, béton, etc.), notamment lors de la construction de bâtiments et de routes. Néanmoins seule une partie d’une zone urbanisée/artificialisée est réellement imperméabilisée, car les jardins, les parcs urbains et autres espaces verts ne sont pas recouverts d’une surface étanche. Les surfaces imperméables forment un sous-ensemble des surfaces artificialisées.
176,5 km2 du sol luxembourgeois étaient imperméabilisés en 2018 - le taux d’imperméabilisation du sol national est de 6,8 %.
Publication « Des cartes et des chiffres »
La série de publications « Des cartes et des chiffres » a pour but d’expliquer, cartes et chiffres à l’appui basées sur des données factuelles, l’aménagement du territoire au Grand-Duché de Luxembourg. L’observation territoriale revêt un rôle croissant, tout particulièrement depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi du 17 avril 2018 concernant l’aménagement du territoire qui prévoit notamment des missions plus précises et spécifiques sur l’utilisation rationnelle du sol. L’Observatoire du développement spatial (ODS), mené en coopération entre le Département de l’aménagement du territoire (DATer) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER), doit permettre de remplir en partie cette mission.