Grande Région

La Grande Région élabore une stratégie opérationnelle transfrontalière en réponse aux enjeux des transitions

Le 12 janvier 2021, le ministre de l’aménagement du territoire, Claude Turmes, a invité ses homologues de la Grande Région à la VIIe réunion sectorielle Aménagement du territoire.

Ont participé à la réunion sectorielle en format de vidéoconférence :

  • Claude Turmes, ministre de l’Aménagement du territoire du Grand-Duché de Luxembourg
  • Willy Borsus, Vice-Président de la Wallonie, Ministre de l'Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Agriculture et de l'Aménagement du territoire
  • Antonios Antoniadis, Vice-Ministre Président de la Communauté germanophone de Belgique, Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, de l’Aménagement du Territoire et du Logement
  • Nicole Steingaß, Secrétaire d’État du Ministerium des Innern und für Sport, Rheinland-Pfalz
  • Christian Seel, Secrétaire d’État du Ministerium für Inneres, Bauen und Sport, Saarland
  • Hervé Vanlaer, Directeur régional de l‘environnement, de l‘aménagement et du logement du Grand Est
  • Franck Leroy , Vice-Président de la Région Grand Est
  • Patrick Weiten, Président du Conseil départemental de la Moselle,
  • Valérie Beausert-Leick, Présidente du Conseil départemental de la Meurthe-et-Moselle,
  • Stéphane Perrin, Vice-Président du Conseil départemental de la Meuse

 

Crise sanitaire liée à la Covid-19

En préambule, les participants ont souligné leur attachement à la profonde solidarité transfrontalière manifestée, depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, entre les autorités politiques et les populations de la Grande Région. Claude Turmes s’est dit « fier de nos partenaires de la Grande Région qui nous ont souvent aidé par leurs interventions à Berlin, à Paris ou à Bruxelles pour garder les frontières ouvertes ».

 

L’aménagement du territoire : un élément important pour sortir de la crise actuelle et pour agir contre la crise écologique

Les participants ont exprimé leur conviction du rôle de l’aménagement du territoire pour soutenir, d’une part, la relance d’une activité socio-économique durable et pour développer, d’autre part, une dynamique de résilience sociétale partagée, notamment autour des questions de santé, de circuits courts et de transition écologique.

Lors de la précédente réunion en date du 16 janvier 2020, les participants avaient convenu que le document Une vision prospective transfrontalière pour la Grande Région, validé en séance à l’unanimité et approuvé par la suite le 18 juin 2020 par le sommet intermédiaire de la Grande Région, donnerait lieu à l’élaboration d’une stratégie opérationnelle transfrontalière. Ainsi, le document Une stratégie opérationnelle transfrontalière pour la Grande Région, finalisé endéans les douze derniers mois, a été adopté en séance. Cette stratégie a pour objectif de décliner, autour de projets phares, des axes et des actions qui permettent d'atteindre les finalités retenues dans la résolution du 16 janvier 2020 et de répondre ainsi concrètement aux enjeux de long terme à l’horizon 2040.

Claude Turmes s’est réjoui que « en dépit de la situation compliquée due à la crise sanitaire liée à la Covid-19, il nous a été possible de passer endéans d’une année à une stratégie concrète autour de 4 axes » qui sont :

  1. Anticiper, accompagner, orienter les transitions pour pouvoir agir sur la gestion des ressources.
  2. Améliorer les services et favoriser l’implantation équilibrée des activités au bénéfice des populations.
  3. Développer des territoires ruraux et urbains décarbonés et résilients.
  4. Faire évoluer ensemble les projets et les structures du territoire en impliquant davantage les citoyennes et citoyens.

 

35 idées de projets

Faisant suite à un appel lancé le 8 avril 2020, les participants ont salué le nombre élevé d’idées de projets transmises. Parmi les 35 idées de projets soumises et reprises dans le document stratégique, plusieurs sont jugées prometteuses d’un point de vue de l’aménagement du territoire et sont ainsi susceptibles de contribuer à la réalisation des objectifs retenus. Elles seront soumises prochainement à une analyse plus approfondie de la part d’experts sectoriels autres que ceux de l’aménagement du territoire.

 

« La liste requiert maintenant une appropriation et une analyse des experts sectoriels et n’est certainement pas définitive : les idées actuelles pouvant être développées et d’autres pouvant s’y ajouter », a tenu à souligner le ministre luxembourgeois. Il a mis l’accent sur la nécessité de développer des projets concrets promouvant une gestion efficiente des ressources (économie circulaire, gestion de l’eau, filière bois, etc.), une amélioration des services notamment publics au bénéfice de l’ensemble des populations selon une approche dé-carbonée et résiliente notamment dans les domaines de l’énergie et des transports, en soutenant la formation continue et initiale et en promouvant la mobilité électrique.

 

Résolution commune

Les participants ont approuvé une résolution commune à l’attention des Exécutifs du Sommet de la Grande Région reprenant les objectifs de leur démarche conjointe dans le cadre des travaux du projet Interreg A Grande Région Schéma de Développement territorial de la Grande Région (SDTGR).

Ils ont convenu de soumettre la stratégie opérationnelle pour approbation au Sommet de la Grande Région du 20 janvier 2021. Convaincus de sa valeur, ils proposent aux Chefs des Exécutifs de la Grande Région de se l’approprier comme leur propre base stratégique politique pour la coopération transfrontalière.

Sachant que la Commission européenne requiert une stratégie pour chaque territoire de coopération dans le cadre de la prochaine période de programmation Interreg 2021-2027, le document Une stratégie opérationnelle transfrontalière pour la Grande Région se prête à cette demande en vue du nouveau programme Interreg Grande Région qui devrait être d’une enveloppe supérieure à 200 millions d’euros.

« Après avoir développé une vision prospective pour la Grande Région l’année dernière nous pouvons passer à une vitesse supérieure avec la stratégie qui est à même de doter notre Grande Région d’une ligne directrice pour les prochaines années et je fais vœu que le Sommet et ses présidences successives la prenne pleinement en considération dans leurs futures réflexions et activités » a ponctué Claude Turmes en fin de séance.

 

European Cross-Border Mechanism (ECBM)

Les participants ont tenu à saluer l’engagement et le soutien du Sommet en ce qui concerne la création de l’outil European Cross-Border Mechanism (ECBM) en cours d’élaboration au sein de l’Union européenne. À même de lever les obstacles juridiques et administratifs dans un contexte transfrontalier et à faciliter la coopération transfrontalière, le principe d’un tel outil est jugé indispensable par les responsables de l’aménagement du territoire. En effet, en considérant les trois niveaux territoriaux de coopération précités, cet outil soutiendrait davantage les projets en cours ou à l’avenir.

 

Système d’Information géographique de la Grande Région (SIG-GR) : 10e anniversaire

Les participants ont félicité le Système d’Information géographique de la Grande Région (SIG-GR) pour son 10e anniversaire. Depuis sa création en 2010, le SIG-GR est devenu un outil de travail indispensable de l’aide à la décision politique à l’échelle transfrontalière dans la Grande Région. La brochure 10 ans SIG-GR : La Grande Région en 10 cartes et le géoportail bilingue de la Grande Région avec plus de 150 cartes thématiques témoignent de la qualité des travaux menés. C’est pourquoi ils sollicitent le SIG-GR à poursuivre la mise en réseau avec les autres outils transversaux de l’observation transfrontalière, à savoir l’Observatoire interrégional du marché de l’emploi (OIE) et le réseau des offices statistiques. Cette démarche est opportune afin de produire des données, analyses et cartes harmonisées pour l’aide à la décision politique. Dans ce contexte, ils saluent tout particulièrement la publication conjointe Chiffre du mois de la Grande Région depuis janvier 2020.

« Pour moi, le SIG-GR est non seulement une success story pour l’aménagement du territoire, mais aussi une plus-value incontestable pour une meilleure appréhension et une compréhension plus approfondie et factuelle de la Grande Région. Je suis fier que grâce au formidable travail autour du SIG-GR nous sommes aujourd’hui l’espace transfrontalier le plus visible au niveau des données et cartographies frontalières » a souligné le ministre Claude Turmes.

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