Le mercredi 22 octobre 2008, Jean-Marie Halsdorf a participé, en tant que président du 11e Sommet de la Grande Région, à un séminaire organisé par l’EuRegio Saar-Lor-Lux+ asbl et le Forum Europa portant sur la Mobilité résidentielle transfrontalière et ses répercussions sur les communes.
Sous le patronage de la présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région, le séminaire s’est tenu, d’une part, dans le cadre de la 2e Journée des communes frontalières de la Grande Région et, d’autre part, dans le cadre des travaux de la présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région ayant retenu dans son programme de travail au Volet I ESPACE portant sur le développement territorial et la planification territoriale, la thématique du logement.
Enquête : La mobilité résidentielle transfrontalière du Luxembourg vers les pays voisins. Un état des lieux
L’établissement de recherche public CEPS/INSTEAD (Centre d'Etudes de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Economiques) a présenté les premiers résultats d’une enquête par courrier auprès d’anciens résidents luxembourgeois ayant choisi de déménager entre, 2001 et 2007, dans les régions limitrophes de la Grande Région tout en restant actifs au Grand-Duché de Luxembourg.
Ainsi, 9.419 actifs du Luxembourg ont déménagé pendant la période retenue en Allemagne côtés rhénan-palatin et sarrois (26%), en Belgique (34%), notamment dans la Province du Luxembourg et en France en région lorraine (40%).
L’étude a également détaillé que les résidents luxembourgeois ayant déménagé sont pour la plupart des Luxembourgeois et des Portugais ainsi que, minoritairement, des Allemands, des Belges et des Français qui sont retournés dans leur pays d’origine.
Les Luxembourgeois se sont ainsi majoritairement installés en Allemagne (56%), 24% en France et 20% en Belgique. Par contre, les résidents de nationalité portugaise ont privilégié les entités limitrophes francophones (59% en France et 32% en Belgique) par rapport à l’Allemagne (9%).
Cinq raisons ont été avancées ayant motivé le déménagement :
- le prix du logement au Luxembourg, notamment auprès des plus jeunes (tranche d’âge 20-40 ans) ;
- la volonté de devenir propriétaire (56% de locataires au Luxembourg deviennent propriétaires suite à leur déménagement) ;
- des raisons familiales telles que le mariage, le concubinage ;
- des raisons de séparation ou de divorce ;
- le coût de vie plus élevé au Luxembourg par rapport aux régions limitrophes.
En ce qui concerne le logement, il est à noter que le déménagement a permis à 76% de résidents de rester propriétaires d’un logement et que le gain en superficie aussi bien auprès des locataires que des propriétaires est de deux pièces supplémentaires ou de 50 mètres carrés.
En outre, la satisfaction globale des personnes ayant déménagé se situe autour de 85% en ce sens que 78% sont satisfaits de leur nouveau logement, 67% estiment avoir une qualité de vie supérieure et 58% sont d’avis que leur pouvoir d’achat a augmenté.
La grande insatisfaction annoncée exprimée à 88% par les anciens résidents, se réfère aux problèmes vécus quotidiennement dans leur déplacement de leur nouveau lieu de résidence vers leur lieu de travail au Luxembourg.
A noter également que 98% des actifs ayant répondu à l’enquête sont d’avis que leur nouveau logement aurait été plus cher au Grand-Duché et considère dont que le déménagement est une bonne affaire financière.
Finalement, il est à noter que 79% des Luxembourgeois, 86% des Portugais, 79% des Français, 72% des Allemands et 69% des Belges auraient préféré rester au Luxembourg. Cependant, seulement 17% seraient prêts à revenir vivre au Luxembourg. Ainsi, 83% des anciens résidents affirme que même si au début du déménagement il y a eu des contraintes, ils sont désormais satisfaits de leur choix et ne souhaitent plus retourner au Luxembourg.
L’étude complète du CEPS/INSTEAD, en cours de d’évaluation, sera présentée dans le courant de l’année 2009.
Jean-Marie Halsdorf parle d’une mobilité résidentielle subie et non choisie
Jean-Marie Halsdorf a rappelé dans son allocution que le logement est un domaine important retenu dans le programme de travail de la présidence luxembourgeoise du 11e Sommet de la Grande Région.
Le phénomène de migration résidentielle des actifs luxembourgeois ne s’invertira pas à l’avenir et engendre des problèmes d’ordre territorial, sociétal, structurel et environnemental.
Sachant qu’il existe deux besoins fondamentaux pour l’homme – avoir un toit et avoir un emploi –, la présidence luxembourgeoise a lancé depuis le début de son mandat le 1er février 2008 des discussions avec l’ensemble des partenaires afin de garantir dans la Grande Région un développement durable tant urbain que rural qui s’articule entre le lieu de résidence et le lieu de travail et le comment se déplacer entre ces deux lieux.
Il s’agit donc clairement d’une approche intégrative impliquant ainsi les domaines de l’aménagement du territoire, du logement, des transports et de l’économie.
Le président du Sommet a considéré cette première manifestation comme étant le point de départ de réflexions conjointes avec les communes de la Grande Région concernant la problématique transfrontalière du logement.
En effet, les communes ont un rôle primordial à jouer et la présidence a encouragé les responsables communaux à davantage travailler ensemble dans des coopérations transfrontalières afin de répondre aux besoins des citoyens. Il a ainsi été rappelé que l’instrument du GECT, le Groupement Européen de Coopération Territoriale, pourrait et devrait jouer un rôle important dans ce contexte.
La question de l’habitat sur l’espace Sarre-Moselle, la scolarisation des enfants dans la région de Trèves-Saarburg et des témoignages d’autres régions frontalières européennes connaissant la même problématique ont également été présentés lors de la manifestation qui s’est clôturée par une table ronde.